Un peu de mal à me remettre de la journée d’hier. Courbatures et bleus au programme. C’est pas grave, faut continuer l’apprentissage. Programme du jour: Faire le tour de l’Hekla.
Le temps est…islandais c’est à dire bien couvert mais pour l’instant il n’y a ni vent ni pluie. Je pars léger avec seulement le top-case. Je sais qu’en cas de chute, la moto sera plus dure à relever mais bon cela fait aussi parti du truc !
Piste de Keldur donc. Sur les premiers kilomètres, elle est en pleine réfection (vraiment pas mon truc favori, ce mélange de sable et de cailloux). C’est vraiment bizarre de rouler la-dessus. On a l’impression qu’on va se foutre par terre toutes les 3 secondes, la seule solution que j’ai trouvé pour l’instant, est de rouler debout en 2ème ou 3ème, à 30 ou 40 à l’heure. Plus lentement, ça guidonne beaucoup trop. Cette piste serpente d’abord dans les campagnes du nord-est d’Hella puis s’enfonce dans les vieux champs de lave, ensuite c’est «Bienvenue sur la lune». Difficile de décrire ces paysages. Evidemment, c’est extrèmenemt minéral mais il y a un telle variété dans les couleurs et dans la matière, voire la texture des sol que cela ressemble à des gravures, j’ai presque envie de dire à des grignotages (là, faut connaître le travail de mon cher père pour comprendre, cf www.denisbrihat.com). Et puis, d’un coup, une tache d’un vert «atomique» éclaire la noirceur environnante.
Après, un petit arrêt photo promo devant un cône bicolore, je continue à m’enfoncer plus avant. La piste ici est vraiment parfaite. J’ai campé pas loin l’année dernière lors de mon dernier voyage. J’essaye de filmer en conduisant, le résultat est… venteux.
Passage près de l’Hekla.
Re film. Le temps est de plus en plus bouché.
Coup de fil à Philippe. Suggestion de 2 pistes; OK.
Sable et cailloux puis sable. Passage de gué avec technique: «trop la classe»
Longue ligne droite dans le sable. Perte de puissance, changement de réglages anti-patinage impossible (je ne trouve pas le bouton !!), déconcentration, guidonnage, perte de vitesse et boum. Le grand moment de solitude, c’est là, quand on regarde autour et qu’il n’y a rien. Inutile de dire qu’il n’y a pas de signal GSM. J’ai quand même pris une radio (genre talkie-walkie) mais bon il va falloir se débrouiller tout seul, question d’orgueil. Au premier essai, la moto ne bouge pas d’un centimètre. Au 2ème, la roue arrière se barre et mes pieds s’enfoncent dans le sable. Alors comment faire ? Tasser le sable au niveau de pieds, essayer de caler la roue avec le top-case (pas bon en fait) et puis… et puis faut pousser comme un sourd, gagner centimètre par centimètres, ne pas s’arréter, ignorer le muscle qui brule, les pieds qui s’enfoncent et gueuler comme un putois et voilà, elle est debout !! Les montagnes doivent encore entendre mes cris. Il commencent à pleuvoir, faut que je me casse dare-dare.
En première dans le sable avec les jambes qui assurent puis à l’aveugle total, face au vent et à la pluie. La piste n’est plus qu’une vague impression: noir sur noir, vous connaissez ? Ceci-dit, autour de moi, c’est … beau.
Finalement fin du calvaire et je me retrouve sur la piste qui va de Sigalda à Landmannalaugar. Beaucoup, beaucoup plus facile mais temps bien pourris. Petit arrêt au bord du cratère de Blahylur , biscuit, eau, vidange pompes et début du retour.
Arrêt film au bord de la rivière: y a de l’eau !!
Croise une peugeot 309, des français off course: «je ne suis pas le seul maboul, alors», grosse rigolade franchouillarde.
Passage devant Sigalda puis route goudronné, putain que c’est bon. Là, la moto est un rail.
Re piste vers Hella.
Après Burfell, 2 ème piste suggéré par Philippe. Début assez dur, suite encore plus dur. De la grosse caillasse et la piste qui fait des montagnes russes. C’est du vrai enduro. Je suis bien chaud et concentré mais légèrement anxieux car le sol est vraiment cassant et j’ai les bras en compote.
Surprise: petit chemin idyllique bordé d’arbres.
Fatigue, fatigue.
Gué, technique «trop la classe». Fin de piste, toujours débout. 1/4 d’h pour ouvrir une barrière de paysans (saloperie). A cet instant, une seule idée en tête: douche brulante.
Route vers Hella.
Arrivé fourbu. Mal partout… encore, déjà.
Soirée au garage avec Philippe, Sigga et sa bande de copine qui rentre de 2 jours de trek pendant lesquels elles se sont fait rincer, laver, essorer: programme court mais intense. Bloody mary, pinard et … gros dodo.