Le voyage a ceci de particulier. On rêve d’un endroit pendant des mois, des années, on traverse un pays, un continent avec comme seul lieu à voir, seul but avoué, cet endroit, et, une fois arrivé sur place on fait la visite en 4h !!
(phrase presque plagiat ou hommage, qui reconnait l’origine?)
Début de journée inatendue. Il fait grand beau. Du coup je prend le temps, passe quelques coups de fils, recupère de l’argent auprès de ma banque américaine. C’est toujours ça de pris parce qu’a cause de ces cons de grecs (désolé Yannis), l’euro s’est vraiment effondré face au dollar. Anyway depart à 10h, frais et dispo. C’est la première fois depuis 2 semaines que je pars sans enfiler ma grosse veste. Je file plein sud en direction de West Yellowstone ou je compte établir mon camp de base pour les 2 prochaines journées. Superbe route qui longe les monts Madison. Quelques villages « historique » datant de la ruée vers l’or. Petite étape donc rythme pépère. Je gâche peut être de précieuse heures de beau temps a Yellowstone mais bon, il faut savoir sentir le bon rythme.
West Yellowstone donc. Une des 4 entrée du parc et base arrière de ceux qui ne campent pas ou qui n’ont pas les moyens (ou n’ont pas réservé) de passer la nuit dans un des lodges du parc. Dej tardif pour laisser passer une grosse averse, point météo et carte au motel, sortie, enfin de l’équipement de pluie (le froc quoi) et c’est partis pour aller jusqu’à Old Faithfull. Demain, je ferais l’autre partie du parc (suivant les conseils d’un parc ranger).
Il tombe des cordes, il y a des bisons dans la ville, au bord de la route, au mileu de la route, dans les prairies, bref partout !
Plus j’avance dans le parc national, plus la température baisse jusqu’au délicieux moment ou la pluie se transforme en neige. Magnifique. A temps pourri, décision radicale, je vais tout faire cet aprem. Direction Canyon Village. Visite touristico japonaise des North & South Rim de la rivière Yellowstone avec ses belles chutes. On n’y voit pas grand chose mais bon, je pourrais dire « j’y étais ! ». Je passe de scenic point en scenic point sans enlever mon casque ni mes gants d’hiver. J’ai l’impression d’être un Bibendum !
Arrivé a Artist Point sur le coté nord, la neige arrête de tomber, le temps s’eclairci un peu et je me retrouve en Islande, dans une des vallée encaissé de Landmannalaugar; Sauf que la rivière ici est 300 mètres en contrebas et non 20. Question d’echelle. Seul, sur le promontoir, je frole le moment pur. Celui ou le temps s’arrête, ou le nature est silencieuse de bruits humains. Ce moment que j’ai vécu à peine une poignée de fois en Islande en 20 ans de séjours. Là, je suis arrivé à rester sur place 10 minutes, à attendre que le soleil perce les nuages, bref à casser le rythme de cette journée un peu folle. Il s’en ai fallu de peu que cela soit parfait.
Plus loin, c’est une zone de solfatares. Rien de nouveau en ce qui me concerne. Toujours impressionnant (et puant) quand même.
Enfin vers 20h00, j’arrive à Old Faithfull, le geyser qui pète le plus haut au monde. Autre connection à l’Islande que je me devais de faire. Par chance, il se déclenche 10 min après mon arrivée. C’es effectivement assez haut mais beaucoup moins spectaculaire que Strokkur à Geysir, car on est assez loin, donc on ne voit pas la bulle, et il y a beaucoup de vapeur, donc on ne distingue pas le colonne d’eau. Anyway, ça c’est fait. Il faut rentrer a l’hôtel. 45 bornes dans la nuit et le froid, sous la pluie et la neige, avec des bisons potentiellement à chaque tournant. J’ai connu plus drôle comme balade. Heureusement je n’en ai croisé qu’un (de bison). Il a tourné la tête vers moi, s’est prit mon phare en pleine tronche et … je suis passé en accélérant un peu 😉
Sacré bestiole.
Vite un bar, une (enfin 3) bières, une salade et quelques frites.
A journée exceptionnel, nombre de photos exceptionnel (32!).