Partir, rester ? Temps légèrement couvert au réveil. Quelques mots échangés avec mes voisins québecois. Ils n’ont pas très bien dormis car leur tente penchait. Ils récuperaient bien mon spot si je pars. Hum, je crois que j’ai eu ma dose de canyon rouge. Suprême luxe du voyageur vagabond, je snobe une 2ème journée à Zion.
Quelques photos du lever de soleil pour la forme, un coup de tampon sur mon National Park Passport et c’est partis pour 4 h de route jusqu’à Death Valley.
Evidemment au bout de 10 min, je m’arrête pour prendre un café dans un endroit idyllique, un verger juste a la sortie du canyon. J’en profite pour rappeler le compagnie qui va peut être renvoyer la moto en France. Départ de New York ou Charleston, je n’ai pas encore decidé. Si je veux me faire les Apalaches, Charleston est plus pratique mais bon, je me donne une semaine ou deux pour planifier le reste du voyage. Ce n’est pas un hasard si je commence à penser au retour alors que je viens a peine de dépasser la moitié de mon temps imparti. Je sais qu’a partir de maintenant, je reviens. Cela sera encore plus vrai quand je quiterrais Seattle mais bon, c’est déjà là dans un coin de ma tête. Comme quoi, une moitié n’est pas forcement égale à l’autre.
Anyway, la I15 suit le cours de la riviere Virgin (qui a façonne Zion canyon) en empruntant un impresionnant défilé de gorges puis déboule sur un grand plateau (encore) au bout duquel se trouve Las Vegas. Cette route est aussi appelé le Spanish trail car elle permettait à l’époque de la possession espagnole de relier Santa Fe a Los angeles.
Lunch a Vegas, passage chez Bmw mais evidemment c’est fermé (lundi) et je repart. Il fait 29 dégrée puis d’un coup ça descend a 20 (la route monte) puis ça remonte a 25 dans la ville de Pahrump ou je fais le plein (nouveau record d’autonomie, 692 km). Petit blabla avec des toulousains et c’est repartis. Soudain, alors qu’il reste 20 miles, quelqu’un ouvre la porte du four et les degrés monte tous les 2,3 miles. A l’arrivée au camping de Furnace Creek (qui porte bien son nom), il fait 37 dégrée alors qu’il est 17h. Oh con, qu’est ce que cela doit être a midi et encore plus en plein été.
Chose étrange, je ne ressens plus les douleurs inter-costales d’hier. Je suis revenu a l’état d’avant hier. Une présence, comme un léger point de cote permanent mais pas les coups de poignards qui m’empechait de me retourner dans mon duvet hier soir ou de respirer à fond. Etrange.
Tente monte en 2 min (pas besoin de double toit ici), coursettes de bouffe et de liquide (à prix Death Valley), point carte et il est temps de renfourcher Jolly Jumper pour aller profiter du soleil couchant. Ce ne sont pas les 500 bornes déjà parcourus aujourd’hui qui vont m’arrêter, nom de dious !!
Visite donc de Devil Golf course et de Badwater, le point le plus bas des états-unis. Un mini salt lake.
De retour au camping, petite discussion avec mes voisins, jeunes couple indien (des vrais, d’Inde) qui se font toute la cote ouest avant de repartir au pays. Il est 10h, il fait 34 !!!
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. C’est dimanche. Réveil matinal mais départ tardif. 10h15. Tout est propre; la moto, les valises, les vêtements, l’appareil photo et le pierrot. Il fait déjà 26 dégrée à l’ombre. Ces changements de température sont brutaux quand même. Mon pauvre petit corps ne sait plus comment réagir !!
Je m’installe au camping de Zion, fait quelques courses et prépare l’après-midi.
Douleur aiguë dans les côtes alors que je suis dans la navette pour aller au fond du Canyon. Je pars quand même pour une balade de 3 h, direction the Hidden Canyon. Allure de pépé et souffle court. Putain ça fait mal. Arrivé tout en haut, le chemin devient casse gueule. Il faut un peu escalader, s’accrocher aux branches, glisser. C’est du sport et j’ai droit à toute la panoplie des douleurs: spasme aiguë, crampe permanente, point de coté. J’ai l’impression de faire un match de boxe. Enfin, la balade est belle.
De retour a l’arrêt de bus, une gentille dame me voyant halleter et grimacer aux moindre mouvement me file 2 comprimé de Relive (je crois). Chouette, je vais pouvoir continuer, direction le fond du canyon.
Retour en bus au camping puis a pied pour les 2 dernières bornes. Il fait doux, les pics rouges se drappent de leurs teintes sombres de fin de journée. Quiétude et silence. Seule le bruit de la riviere vient troubler cet instant.
Bon, il est l’heure de bouffer !! J’ai enfin pu cuisiner la bouffe de camping que je trimballe depuis le Texas. Les spasmes de douleurs sont toujours là. L’entrée dans la tente est une gymnastique intéressante 🙂
D60 – Mt Carmel Jct
De nouveau réveil matinal a 6h30. La nuit a été plus inconfortable que froide. J’ai utilisé ma grosse veste de cuir comme couverture supplémentaire alors que normalement elle me sert de double matelas alors forcément les cailloux dans le dos plus les côtes toujours douloureuses, c’est pas le pied. Enfin, apres une toilette rudimentaire à l’eau glacé, je lève le camp en 1/2 h. Mains et pied glacés, la moto peine a démarrer. Il fait -3 !
Direction les differents point de vues du canyon. Il est trop tard pour avoir le lever du soleil mais bon je recommence ma séance de shooting. Arrivé au dernier spot, je rencontre une famille française et discute un moment avec eux. J’ai même droit à un café. Ah la journée commence vraiment bien. La vue est toujours aussi spectaculaire, le ciel grand bleu, la température augmente et Jolly Jumper est sur la reserve depuis 100 bornes sans broncher. On dirait que cette moto aime l’altitude et le froid !!
Je sors du parc vers 11h, fait le plein, mange un bout et retrouve des français rencontrés à Williams il y a 4 jours. Il y a un groupe de Harley aussi. Tous le monde est estomacé par la moto et le voyage que je fais. Ok.
Zion, ma destination n’est qu’a 1h30 de route. Du coup, je bifurque pour prendre une route de montagne. Retour de la neige, du froid et des sapins.
Passage a Cedar City, nettoyage moto, pause dej et route I15. Soudain un panneau annonce Kolob Canyon. Let’s go. Sublime.
Arrivé vers 18h aux parc national de Zion. Les 2 camping sont pleins, les hotels hors de prix. Ok, je continue la route et j’irais dormir a Kanab, petite ville traversé hier et situe a 50 miles.
La route sinueuse est un vrai régal de motard. A Mt Carmel Jct, il y a 2 motels. Ok, good for me.
Get a room, hot shower, laundry, dinner et blog update.
Au passage, je rencontre un petit groupe de français bloqué ici après avoir participe au Nab a Las Vegas, par l’annulation des vols due a l’éruption de l’Eyjafjöll. Ils en profitent pour faire un petit peu de tourime, cool (salut Stephane!)
D59 – Bryce canyon
Réveil ultra matinal pour voir le lever du soleil. C’est un peu nuageux mais quand même ça vaut le detour. Tous le camping a eu la même idée !!
Départ a 6h30. La nuit a encore été fraiche donc je ne m’attarde pas. Le premier petit dej sera le bon.
Cela sera le Macdo de Kayenta. Belle route vers l’ouest et arrêt au Navajo Monument. Ruine anasazi (Betatakin) magnifique.
Route vers Page et Antilope canyon. C’est un minuscule canyon tortueux qui a l’air fantastique mais finalement je ne m’y arrête pas. Trop de monde, visite guidée trop tard et puis le temps est toujours couvert. La prochaine fois.
Longue route et changement total de paysage. Les arbres reviennent mais les collines et plateaux sont toujours d’un rouge sombre extraordinnaire
En fait, c’est une grosse journée de route. Plus de 500 bornes. La temperature baisse en même que l’altitude augmente et j’arrive a Bryce canyon a 5h30. 2400 m d’altitude. Ce soir, c’est camping encore. Ça va sûrement geler mais on verra.
Après avoir planté la tente entre 2 plaques de neiges, je file dare dare voir le canyon. Choc, double choc et frénésie de photo (un peu comme à Monument Valley). Cet endroit est absolument dingue. La douce lumière de fin de journée caresse ces formes bizarres et les enveloppe d’une ambiance magique.
Après une tentative infructueuse de diner camping (il me manque une popote !), je file au Lodge savourer un bon risotto. Faut prendre des forces en prévision de la nuit !
PS: nouveau système pour les photos avec mode « plein écran ». Il me manque que c’est mieux. J’attends les critiques et commentaires.