Le pied et… un grand moment de solitude

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Août 252009
 

Un peu de mal à me remettre de la journée d’hier. Courbatures et bleus au programme. C’est pas grave, faut continuer l’apprentissage. Programme du jour: Faire le tour de l’Hekla.
Le temps est…islandais c’est à dire bien couvert mais pour l’instant il n’y a ni vent ni pluie. Je pars léger avec seulement le top-case. Je sais qu’en cas de chute, la moto sera plus dure à relever mais bon cela fait aussi parti du truc !

Piste de Keldur donc. Sur les premiers kilomètres, elle est en pleine réfection (vraiment pas mon truc favori, ce mélange de sable et de cailloux). C’est vraiment bizarre de rouler la-dessus. On a l’impression qu’on va se foutre par terre toutes les 3 secondes, la seule solution que j’ai trouvé pour l’instant, est de rouler debout en 2ème ou 3ème, à 30 ou 40 à l’heure. Plus lentement, ça guidonne beaucoup trop. Cette piste serpente d’abord dans les campagnes du nord-est d’Hella puis s’enfonce dans les vieux champs de lave, ensuite c’est «Bienvenue sur la lune». Difficile de décrire ces paysages. Evidemment, c’est extrèmenemt minéral mais il y a un telle variété dans les couleurs et dans la matière, voire la texture des sol que cela ressemble à des gravures, j’ai presque envie de dire à des grignotages (là, faut connaître le travail de mon cher père pour comprendre, cf www.denisbrihat.com). Et puis, d’un coup, une tache d’un vert «atomique» éclaire la noirceur environnante.
Après, un petit arrêt photo promo devant un cône bicolore, je continue à m’enfoncer plus avant. La piste ici est vraiment parfaite. J’ai campé pas loin l’année dernière lors de mon dernier voyage. J’essaye de filmer en conduisant, le résultat est…  venteux.
Passage près de l’Hekla.
Re film. Le temps est de plus en plus bouché.
Coup de fil à Philippe. Suggestion de 2 pistes; OK.
Sable et cailloux puis sable. Passage de gué avec technique: «trop la classe»
Longue ligne droite dans le sable. Perte de puissance, changement de réglages anti-patinage impossible (je ne trouve pas le bouton !!), déconcentration, guidonnage, perte de vitesse et boum. Le grand moment de solitude, c’est là, quand on regarde autour et qu’il n’y a rien. Inutile de dire qu’il n’y a pas de signal GSM. J’ai quand même pris une radio (genre talkie-walkie) mais bon il va falloir se débrouiller tout seul, question d’orgueil. Au premier essai, la moto ne bouge pas d’un centimètre. Au 2ème, la roue arrière se barre et mes pieds s’enfoncent dans le sable. Alors comment faire ? Tasser le sable au niveau de pieds, essayer de caler la roue avec le top-case (pas bon en fait) et puis… et puis faut pousser comme un sourd, gagner centimètre par centimètres, ne pas s’arréter, ignorer le muscle qui brule, les pieds qui s’enfoncent et gueuler comme un putois et voilà, elle est debout !! Les montagnes doivent encore entendre mes cris. Il commencent à pleuvoir, faut que je me casse dare-dare.
En première dans le sable avec les jambes qui assurent puis à l’aveugle total, face au vent et à la pluie. La piste n’est plus qu’une vague impression: noir sur noir, vous connaissez ? Ceci-dit, autour de moi, c’est … beau.
Finalement fin du calvaire et je me retrouve sur la piste qui va de Sigalda à Landmannalaugar. Beaucoup, beaucoup plus facile mais temps bien pourris. Petit arrêt au bord du cratère de Blahylur , biscuit, eau, vidange pompes et début du retour.
Arrêt film au bord de la rivière: y a de l’eau !!
Croise une peugeot 309, des français off course: «je ne suis pas le seul maboul, alors», grosse rigolade franchouillarde.
Passage devant Sigalda puis route goudronné, putain que c’est bon. Là, la moto est un rail.
Re piste vers Hella.
Après Burfell, 2 ème piste suggéré par Philippe. Début assez dur, suite encore plus dur. De la grosse caillasse et la piste qui fait des montagnes russes. C’est du vrai enduro. Je suis bien chaud et concentré mais légèrement anxieux car le sol est vraiment cassant et j’ai les bras en compote.
Surprise: petit chemin idyllique bordé d’arbres.
Fatigue, fatigue.
Gué, technique «trop la classe». Fin de piste, toujours débout. 1/4 d’h pour ouvrir une barrière de paysans (saloperie). A cet instant, une seule idée en tête: douche brulante.
Route vers Hella.
Arrivé fourbu. Mal partout… encore, déjà.
Soirée au garage avec Philippe, Sigga et sa bande de copine qui rentre de 2 jours de trek pendant lesquels elles se sont fait rincer, laver, essorer: programme court mais intense. Bloody mary, pinard et … gros dodo.

Folie, stress et face à face

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Août 232009
 

Nuit venteuse mais réparatrice sous la tente. Le temps s’est calmé. Il fait presque beau… pendant 2 heures. Le temps de retraverser le désert, de prendre quelques photos, de s’arréter pour un café chez les gardiens du refuge de Hvanngil, bref, le temps de laisser passer le bon créneau (!!!) puis c’est le début de la nouvelle tempête. La rivière a décru mon cul (désolé mais j’aime bien la rîme !) donc la décision est vite prise. Back to Hella, back to town. Cette fois-ci, cependant, c’est tout seul. Et là, le fun commence.

Tout d’abord, dans un rare moment d’anticipation intelligente, j’avais décidé ce matin de mettre des lentilles, histoire de pouvoir voir la route en cas de pluie mais je me suis fais avoir par la brève éclaircie matinale et je les ai jeté à 11h. Du coup, je repars dans la tempête à l’aveugle. Tiens, tiens, ça me rappelle quelques chose !!! Anyway, slow & easy.

A moto dans la tempête

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Août 232009
 

Comment décrire cette journée et la suivante ? Sans réfléchir, comme je les ai vécues car initialement, je devais laissé passer le mauvais temps mais bon, c’était sans compter l’appel de l’aventure et la joie de rejoindre un personnage sympathique dans un endroit qui ne l‘était pas moins.

Donc, départ vers 15h avec Gabriel (l’initateur de cette joyeuse virée) pour rejoindre son groupe au refuge de Strutur. Il y a beaucoup de vent, tellement que le temps de faire le trajet jusqu’au prochain village (Hvollsvollur), j’ai déjà un torticolis. Ca s’annonce bien !!!

Comment décrire la piste de Fljotslid ? Caillouteuse et sableuse à la fois.
Je crois que c’est ce qu’il y a de plus dur en 2 roues. Passé la première petite flaque, arrive le premier gué. Comment l’ai-je traverser déjà ? Ah oui, ma méthode n°2. Sur la moto, au pas, en stabilisant avec les pieds de chaque coté. Pendant que je galére, Gabbi prend des photos 😉 Ca passe. Le vent, toujours fort est de face. Juste après le gué, en redémarrant, je manque de me gameler sévère dans ce putain de mélange cailloux-sable. Dés qu’on sort de la trace faîte par les voitures, c’est bonjour la panique. Bref, un petit coup d’accélérateur et ça passe.

Peu de temps après, deuxième gué. La, Gabbi m’aide à traverser en gardant la moto droite pendant que je la pouse en première. Il y a du courant et du vent !!! Encore plus loin, 3ème et dernier gué de cette plaine alluviale. Gros, avec une entrée pas facile. Encore une fois, Gabbi me file un coup en empéchant le courant de faire basculer la moto. C’est vraiment sportif !!

Ensuite, c’est une heure de pied total car la piste devient moins difficile au fur et à mesure qu’elle monte vers les hauts-plateaux. Je connais bien cette route mais en bécane, cela n’a rien à voir. Il faut vraiment s’accrocher et tout le temps anticiper, regarder loin devant tout en évitant les plus grosses pierres et bien sur, tout cela en restant debout. Bonjour les guiboles !!!

Peu après le pont de la Markafjolt à Emstrur (si si un vrai pont !!), la piste remonte et traverse un vieux champ de lave, heureusement recouvert de sable durcis puis c’est le début du désert du Mælifellsandur. En 4×4, c’est du 100 à l’heure mais cette fois-ci avec la pluie et le vent de 3/4 face, c’est … à l’aveugle (voire le chapitre: de l’inconvénient de porter des lunettes en moto sous la pluie) et à 50 à l’heure. Juste après le 2ème pont sur la Emstrua, un petit banc de sable traverse la piste, je viens de me faire la réflexion que je n’étais pas encore tombé aujourd’hui et bien évidemment, je suis trop lent, ça guidonne et au lieu d’accélérer pour me dégager, je fais… je fais quoi d’ailleurs ? ah oui, je tombe comme une grosse m… patate. Voici le retour de Pierrot, le motard qui tombe à l’arrêt. No souci. On relève (à deux, car je commence à être un peu crevé) et ça repart sur cette piste qui serait le rêve de tout motard si le temps le permettait. Au fait, j’ai oublié de préciser mais en Islande, c’est comme en Provence, le temps pourri, ca vient du sud-est et là, présentement, ca vient sévère !!!

Anyway, encore quelques kilomètres et c’est LE gué que j’attends depuis le départ de cette folle après-midi: Blafjallakvisl. Sur nos treks, c’est celui ou je m’amuse le plus, c’est à dire ou je laisse mon coté sado-mado s’exprimer à 100 % car cette brave rivière glaciaire à la triple particularité d’être TRÈS froide (original pour une rivière glaciaire, non ? mais bon le glacier est à 7 km), genre entre 5 et 7°, très caillouteuse et généralement assez vive. Généralement, je la traverse pied nus car on ne sent plus rien au bout de 2 mètres (ma cousine Anne, Thibaut et Nicolas peuvent témoigner) mais bon là… elle est 2 fois plus large que d’hab et TRÈS vive. Je laisse Gabbi la traversé d’abord avec son Land Rover. L’eau arrive presque jusqu’au pare-brise. Mauvaise chocolat. Ca ne vas pas le faire, merde !!
Par acquis de conscience, je cherche un passage pendant 10 minutes en la traversant un peu en amont, ca pourrait presque passer sauf qu’il y a l’équivalent de 2 marches d’escalier pour entrer dans la rivière. Flute, crotte, zut comme dirait Triphon. Evidemment, ça fait belle lurette que je patauge dans mes pompes. Bon, aller, end of story for today. Je me gare sur le coté de la piste, béquille centrale et latérale calé avec un rocher. Une pierre, à l’avant, une à l’arrière et j’abandonne mon cher destrier aux éléments en prenant quand même une photo. C’est vraiment dommage, nous ne sommes qu’à 15 bornes du refuges ou nous rejoignons le groupe de Gabbi. Ceci-dit, il y a quand même un champ de lave (tout plat) à traverser puis la 2ème partie du désert, transformée en pseudo lac par la pluie. Au refuge, c’est séance strip-tease devant tout le monde, puis petit verre de rouge puis côtelettes sur le grill; faut pas rester inactif, non de dieu. Ce soir, vu la température qu’il fait dans le refuge, je dors sous tente; fuck the storm !

Demain, on verra si la rivière a baissé. Si, oui, je traverse le désert et continu ma balade. Si non, je rentre tôt pour profiter de la décrue matinale.

Trek Hekla, jour 6

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Août 222009
 

Reveil à 6h30 car la journée va être longue pour le groupe. Ils doivent faire la passe de Fimmvorduhals: les cols des 5 cairns. 900 mètres de dénivelé le matin, suivi de 1000 l’après-midi. Le col passe entre les 2 glaciers et la vue est … splendide, quand il fait beau. Ce matin, il y a une très belle lumière sur le fond de la vallée. Le temps est assez nuageux mais cela devrait passer. Tout au plus, risquent-ils de se faire rincer tout en haut.
Enfin, reveil tout relatif pour moi car ma nuit a été entrecoupé de plusieurs aller/retour catastrophe au toilettes. Was-it something I ate ? En tout cas, début de journée horrible, il parait que je suis vert !!! Le groupe part quand même vers 7h45 avec la petite elfette américaine que j’ai pris sous mon aile (en tout bien tout honneur bien sur) depuis 2 jours. La pauvrette a le vertige et va donc profiter de la présence rassurante, et charmeuse, de Sveinni.
Moi, je prends des médoc, fait la vaisselle, dort, reprend des médoc, arrive à avaler un thé au miel, puis une soupe et finalement me sens presque vivant et humain vers 10h30. Direction Hella ou je dois déposer ma remorque. J’en profite pour donner «a lift» à une vieille allemande puis à un petit couple français. Je travaille avec application mon coté «Saint Bernard».
Arrivé à Hella vers 12h ou je retrouve Philippe. Cet après-midi, nous allons chercher un groupe à Landmannahellir avec 2 jeeps. J’essaye sans succés de joindre Sveinni à la radio et par téléphone. J’espère qu’il ne se sont pas fait douché au col car quand ça souffle la-haut, c’est violent.

Finalement, ils sont arrivés à Skogar vers 16h30. Bonne étape donc. Nous serons donc à Reykjavik vers 19h30. Je passe sur l’arrivée en ville en plein fête de la musique locale avec barrage routier et tout. Moi, je n’ai qu’une envie: dodo !

Trek Hekla, jour 5

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Août 212009
 

Journée standard pour le groupe. Botnar-Thorsmork en suivant le sentier balisé. Ils pourraient le faire sans guide. Ceci-dit, c’est une belle étape ou la végétation commence à apparaître. Cela se finit dans les bois de Thor après un dernier gué.
Pour moi, c’est piste et route, quelques courses à Hella et re route et piste.

Trek Hekla, jour 4

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Août 202009
 

Journée désert et glacier pour le groupe: Hvanngil-Botnar. Il fait grand beau. Sveinni a décidé de passer derrière Storkonufell, «la montagne de la grande femme». J’avance donc tout le monde de quelques kilomètres avec la jeep et en particulier leur fait passer le gué, fort sympathique (voir journée de dimanche) de la Blafjallakvisl. Au passage, je fais passer, des hollandaises, un couple allemand, l’américaine rencontré hier soir, bref, que des petits joueurs.
Ensuite, c’est 35 min de piste pour arriver à Botnar/Emstrur, jolie refuge posé en pleine pente en face des glaciers. Il y a là une galloise d’un certain gabarit qui s‘est tordu la cheville la matin même et avec qui je commence à papoter (cf photo insolite). Nous sommes rejoins plus tard par l’américaine solitaire (Megan). J’offre le déjeuner (saumon fumé islandais, s’il vous plaît) à ces dames et nous discutons au soleil (la galloise se révélant vraiment marrante) pendant 2 plombes. Vers 14h30, je conseille à Megan de partir si elle veut arriver à Thormork pas trop tard puis l’accompagne pendant 1 heure avant d’aller faire le cabri, sur les flancs d’une montagne. Ca fait longtemps que je veux savoir si on peut passer par là pour rejoindre Thorsmork et ainsi éviter ce foutu sentier balisé encombré de marcheurs du dimanche. Résultat des courses: oui ca passe et vue splendide sur Entujökull, langue glaciaire sortant du Myrdalsjökull et descendant dans la vallée. Du sommet, je capte à la radio Sveinni qui se trouve de l’autre coté de la gorge et lui promet de le rejoindre avant le refuge !! Ouais, tu parles, j’ai plus 20 ans et malgré, une descente éclair, puis un jog montagnard, j’arrive 5 min après eux. Ceci-dit, cette balade m’a foutue une pêche d’enfer.

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