Comment décrire cette journée et la suivante ? Sans réfléchir, comme je les ai vécues car initialement, je devais laissé passer le mauvais temps mais bon, c’était sans compter l’appel de l’aventure et la joie de rejoindre un personnage sympathique dans un endroit qui ne l‘était pas moins.
Donc, départ vers 15h avec Gabriel (l’initateur de cette joyeuse virée) pour rejoindre son groupe au refuge de Strutur. Il y a beaucoup de vent, tellement que le temps de faire le trajet jusqu’au prochain village (Hvollsvollur), j’ai déjà un torticolis. Ca s’annonce bien !!!
Comment décrire la piste de Fljotslid ? Caillouteuse et sableuse à la fois.
Je crois que c’est ce qu’il y a de plus dur en 2 roues. Passé la première petite flaque, arrive le premier gué. Comment l’ai-je traverser déjà ? Ah oui, ma méthode n°2. Sur la moto, au pas, en stabilisant avec les pieds de chaque coté. Pendant que je galére, Gabbi prend des photos 😉 Ca passe. Le vent, toujours fort est de face. Juste après le gué, en redémarrant, je manque de me gameler sévère dans ce putain de mélange cailloux-sable. Dés qu’on sort de la trace faîte par les voitures, c’est bonjour la panique. Bref, un petit coup d’accélérateur et ça passe.
Peu de temps après, deuxième gué. La, Gabbi m’aide à traverser en gardant la moto droite pendant que je la pouse en première. Il y a du courant et du vent !!! Encore plus loin, 3ème et dernier gué de cette plaine alluviale. Gros, avec une entrée pas facile. Encore une fois, Gabbi me file un coup en empéchant le courant de faire basculer la moto. C’est vraiment sportif !!
Ensuite, c’est une heure de pied total car la piste devient moins difficile au fur et à mesure qu’elle monte vers les hauts-plateaux. Je connais bien cette route mais en bécane, cela n’a rien à voir. Il faut vraiment s’accrocher et tout le temps anticiper, regarder loin devant tout en évitant les plus grosses pierres et bien sur, tout cela en restant debout. Bonjour les guiboles !!!
Peu après le pont de la Markafjolt à Emstrur (si si un vrai pont !!), la piste remonte et traverse un vieux champ de lave, heureusement recouvert de sable durcis puis c’est le début du désert du Mælifellsandur. En 4×4, c’est du 100 à l’heure mais cette fois-ci avec la pluie et le vent de 3/4 face, c’est … à l’aveugle (voire le chapitre: de l’inconvénient de porter des lunettes en moto sous la pluie) et à 50 à l’heure. Juste après le 2ème pont sur la Emstrua, un petit banc de sable traverse la piste, je viens de me faire la réflexion que je n’étais pas encore tombé aujourd’hui et bien évidemment, je suis trop lent, ça guidonne et au lieu d’accélérer pour me dégager, je fais… je fais quoi d’ailleurs ? ah oui, je tombe comme une grosse m… patate. Voici le retour de Pierrot, le motard qui tombe à l’arrêt. No souci. On relève (à deux, car je commence à être un peu crevé) et ça repart sur cette piste qui serait le rêve de tout motard si le temps le permettait. Au fait, j’ai oublié de préciser mais en Islande, c’est comme en Provence, le temps pourri, ca vient du sud-est et là, présentement, ca vient sévère !!!
Anyway, encore quelques kilomètres et c’est LE gué que j’attends depuis le départ de cette folle après-midi: Blafjallakvisl. Sur nos treks, c’est celui ou je m’amuse le plus, c’est à dire ou je laisse mon coté sado-mado s’exprimer à 100 % car cette brave rivière glaciaire à la triple particularité d’être TRÈS froide (original pour une rivière glaciaire, non ? mais bon le glacier est à 7 km), genre entre 5 et 7°, très caillouteuse et généralement assez vive. Généralement, je la traverse pied nus car on ne sent plus rien au bout de 2 mètres (ma cousine Anne, Thibaut et Nicolas peuvent témoigner) mais bon là… elle est 2 fois plus large que d’hab et TRÈS vive. Je laisse Gabbi la traversé d’abord avec son Land Rover. L’eau arrive presque jusqu’au pare-brise. Mauvaise chocolat. Ca ne vas pas le faire, merde !!
Par acquis de conscience, je cherche un passage pendant 10 minutes en la traversant un peu en amont, ca pourrait presque passer sauf qu’il y a l’équivalent de 2 marches d’escalier pour entrer dans la rivière. Flute, crotte, zut comme dirait Triphon. Evidemment, ça fait belle lurette que je patauge dans mes pompes. Bon, aller, end of story for today. Je me gare sur le coté de la piste, béquille centrale et latérale calé avec un rocher. Une pierre, à l’avant, une à l’arrière et j’abandonne mon cher destrier aux éléments en prenant quand même une photo. C’est vraiment dommage, nous ne sommes qu’à 15 bornes du refuges ou nous rejoignons le groupe de Gabbi. Ceci-dit, il y a quand même un champ de lave (tout plat) à traverser puis la 2ème partie du désert, transformée en pseudo lac par la pluie. Au refuge, c’est séance strip-tease devant tout le monde, puis petit verre de rouge puis côtelettes sur le grill; faut pas rester inactif, non de dieu. Ce soir, vu la température qu’il fait dans le refuge, je dors sous tente; fuck the storm !
Demain, on verra si la rivière a baissé. Si, oui, je traverse le désert et continu ma balade. Si non, je rentre tôt pour profiter de la décrue matinale.
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