Août 282009
 

Parti à 12h, rentré à 20h, parcourus 380 km dont 250 de pistes, franchis un nombre incalculable de gués, tombé 4 fois (au moins, et toujours pratiquement à l’arrêt), épaule gauche en compote, poignet gauche inutilisable ce soir, bleus énormes sur la jambe gauche, bonne balafre sur la droite, et lombaires explosé, journée hors-norme donc. Je crois que je suis définitivement maboul.
Par encore vu les photos que j’ai prises mais je jette ce soir quelques impressions avant d’aller voir si c’est aussi beau en rêve.
Impression donc: dur, fatiguant, stressant, impressionnant (au sens premier). Journée pleine d’émotions. Il faudra revenir, pas seul peut-être ou alors en prenant le temps. Aujourd’hui c’était juste pas possible. J’ai bien pensé un moment partir avec la tente et le duvet mais cela voulait dire, prendre les valises, de la bouffe, bref se préparer plus longuement. Il était tard (j’avais vraiment besoin de repos après la soirée de jeudi et la journée d’hier) donc je vais considérer cette journée comme une reconnaissance. Je reviendrais, mieux équipé (au niveau vêtement pilote, car j’ai encore passé la journée les pieds trempés).
Rencontre Sveinni qui revient d’un voyage avec un groupe «photo»
Dans la plaine, pas très loin de Landmannahellir, la piste est nickel, je regarde un peu le paysage et d’un coup un virage à 90°, oups, gros coup de frein mais pas assez et … plouf. Vive le grand débattement des suspensions. Je n’ai toujours pas compris comment je ne suis pas tombé, pas calé non plus mais bon mes voilà les pieds dans l’eau. Pour sortir, faut poussez, mettre des grosses caillasses sous la route arrière et doucement en première avancer. Dans le genre, début de journée c’est pas mal !!

Enfin, je reprends la piste direction Domadalur puis après le croisement qui va à Landmannalauger (que j’évite bien sur), je me retrouve sur la piste au nombreux gué que j’ai prise le jour 2 de mon séjour. Cette fois-ci, cependant, ma technique «trop la classe» est au point: ralentissement à l’approche du gué, passage en première (pour les tout petits, je reste en 2nde), debout sur les cales-pieds, entrée «tout doux» dans le gué, on regarde l’autre coté et on accélère ce qu’il faut. Evidemment parfois, c’est sablonneux donc ca guidonne dur mais bon, je les tous passé sans tomber. Trop «La Classe»
Vers 14h30, j’arrive enfin au croisement de la piste qui va à Langisjor: un des quelques coins ou je n’ai jamais foutu les pieds. Ca mérite un petit casse croûte.
Ensuite, c’est encore des gués et des gués et des gués. Je suis là pour apprendre mais bon, je commence à avoir ma dose.
Plus tard, c’est du sable, de la caillasse. Je suis de plus en plus stressé par l’état de mes pneus, surtout l’arrière qui est pratiquement lisse sur la bande de roulement. Saloperie.
Au bout de 30 min, un croisement: à gauche, Langisjor, à droite Sveinstindur. Je pousse à droite et après 10 min, arrive au bout de la piste. Il y a eu un cahute au bord du lac. Ca ne ressemble pas du tout à un refuge, plus à une cabane de pécheur. D’ailleurs, il y a 2 jeeps. Demi-tour et c’est partis pour la piste de Langisjor. Elle s’enfonce au nord-est dans une grande plaine sableuse. Il n’y a presque plus de gué. J’ai décidé de roulé jusqu’à 16h30 puis je rentrerais. Il y a des moments ou je passe juste, d’autre ou je me demande si cela va passer au retour. Soudain, en pleine cote, je croise un groupe de motards en KTM. On papote 2 min, le mec est un peu étonné de me voir tout seul. Je le rassure en lui disant que j’ai une radio dans le top-case. Il me dit que le bout de la piste est à 20 bornes. Ouille cela risque de faire un peu loin. Quand je vois leurs pneus et les miens à coté, ouiiiiillllle.
Au bout d’un ou deux km et après une micro-chute, j’arrive au sommet d’un monticule et là: whaoouu !! Photos

Il est 16h20, je suis fatigué, je rentre.
Les 2,3 passages qui m’inquiétait à l’aller, sont franchis sans problème par contre, je couche la bécane dans un mini-gué; ridicule. J’ai regardé ma roue au lieu de regardé de l’autre coté. Enfin, je relève El Monstro (non sans mal en fait) et repars.
Plus, mauvaise lecture de la rivière avant de m’engager et je choisis l’endroit le plus profond. Arrivé au 4/5 ème, le moteur cale. Putain, je n’ai pas la force de pousser avec les bras. Du coup; je découvre une nouvelle technique. Genoux calé sur le cylindre et je fais travailler les jambes. Le re-démarrage est un peu difficile mais ca repart. De retour à l’intersection de la piste principale, je choisis de prendre à gauche pour ne pas rentrer par le chemin de l’aller et surtout pour éviter les gués. Je sais que c’est plus long, en fait, beaucoup plus (j’aurais quand même du regarder la carte) mais j’estime que vu mon état de fatigue, c’est mieux. Il n’y a qu’un gué (celui ou je me suis planté au début du séjour) et ensuite c’est piste plutôt bonne puis route n°1.
Donc: arrivé au gué, je m’engage débout, continu assis, et termine à un mètre de la fin dans l’eau alors que j’avançais au pas sur le sol caillouteux. La bécane s’est couché coté droit. Putain, c‘est dur là. Aller un dernier effort, gniarrrrffff. Le plus difficile quand on relève une moto, c’est de trouver une position ou on peut utiliser la force de ses jambes ou ses bras et pas uniquement le dos. Là, j’ai tout fait avec le dos: mortel

Anyway, c’était le dernier. Maintenant c’est piste puis la route, un peu au dessus de la limite de vitesse (90 km/h, c’est juste impossible). Sublime vu sur le glacier Myrdalsjökull puis sur le promontoire de Hjörleifshöðy. Il faudrait que j’y aille. Impossible, plus de jus.
Saucisse (les initiés comprendront) à Vik et re longue route avec le soleil dans les yeux. Il y a des moments, dans le voyage (comme dans le vie ceci-dit) ou on est juste en résistance. La fatigue ne veut plus rien dire, les paysages d’Eyjafjoll défilent dans une douce lumière de fin de journée, les îles Vestman sont posé sur l’océan à porter de main, puis c’est la plaine interminable de Landeyjar. Il y aurait de jolies photos à faire mais l’idée de descendre de moto, avec tous le cortège de douleurs (épaule, poignet, jambes) que cela va engendrer est juste «inenvisageable»
Finalement, arrivé à 20h. Déshabillage long et douloureux. Douche interminable.
Spaghetti en mattant un DVD d’Ushuaïa Nature sur l’Ethiopie (autre terre volcanique). Sublime images puis …dodo.

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